Cavalière de compétition amateur et passionnée des chevaux depuis ma plus tendre enfance, je suis assez interloquée par cet insolant mépris dont fait preuve une grande quantité de cavaliers professionnels ou non à l’égard des avancées de la compréhension du comportement du cheval. Avancées qui pourtant, ont pour merveilleuse conséquence de nous permettre de nous orienter vers une équitation plus éthique.
Mesdames et messieurs les acteurs du secteur équestre, une fois pour toute, « l’éthologie » n’est pas une activité en soi comme la randonnée ou le Cso, ni un passe-temps inventé pour occuper uniquement les cavaliers de loisir mais une SCIENCE très sérieuse et très documentée qui nous donne les clés du fonctionnement du cerveau du cheval, nous renseigne sur ses capacités cognitives, sa fabuleuse mémoire et sa logique par association.
Elle devrait être la base de connaissance de tout acteur du secteur. Car, n’en déplaise aux plus grands nombres, être un excellent pilote ou arborer de brillants résultats en compétition de dressage ne suffit en rien à être un homme ou une femme « de cheval ».
Nous sommes en 2023… N’est-il pas temps de prendre nos responsabilités et d’ouvrir les yeux sur nos erreurs. Car qu’on soit pour ou qu’on soit contre, il est une certitude, dans quelques mois ou dans quelques années mais au final dans très peu de temps, le monde de la pratique équestre devra indubitablement rendre des comptes à une opinion publique de plus en plus sensible à la place des animaux en général et donc aussi des équidés dans notre société.
Nous sommes au 21 -ème siècle et les mentalités changent radicalement. Nous ne voulons plus de lions dans nos cirques et nous ne tolérons plus de dauphins dans nos parcs d’attractions. Et ça, c’est un pas de géant dans la condition animale et la vision de l’homme sur sa responsabilité vis-à-vis des autres espèces. Et cette évolution radicale dans le secteur des animaux sauvage en captivité, ce n’est que la prémisse d’un changement radicale de nos mentalités face à toutes les conditions des êtres vivants et nous pouvons nous en réjouir.
Mais pour une raison qui m’échappe, étonnamment, cette avancée majeure de notre société ne semble pas effleurer ni préoccuper les professionnels du secteur équin ni les dirigeants de nos fédérations équestres qui se pensent au dessus de toutes mesures législatives. Et cette non-préoccupation aura peut-être, dans un futur proche des conséquences irréversibles sur le monde de l’équitation de loisir et de compétition
Car il est un fait certain : D’ici peu de temps, dans quelques mois ou quelques années sous la pression de l’opinion publique les responsables du Bien-être animal se tourneront très sérieusement vers le secteur de l’équitation et nous poserons les questions que tout acteur du monde du cheval devrait s’être posées avant même d’envisager de faire de l’équitation ou de l’élevage son activité.
Comment pouvons-nous aider les chevaux au mieux à trouver leurs places dans le monde du sport ? Comment peut-on répondre aux besoins physiologiques élémentaires de ces mammifères tout en les utilisant comme objet de loisir…